> Quadri[+]Chromies

 

> Quadri[+]Chromies mêle les peintures vidéo de Bernard Caillaud aux musiques électroniques d'Hector Zazou. Si images et musiques sont générées par ordinateur, il n'y a pas de recherche systématique de la synchronicité : couleurs et sons semblent dialoguer dans un langage machinique étrange qui devient, par la force du hasard, soudainement compréhensible par le spectateur.


Paysages sonores / Paysages visuels
Musiques et formes chromatiques évolutives

Il faudrait plusieurs ouvrages pour résumer les efforts de rapprochement entre ces deux espaces construits par nos sens :
Relations entre sons et couleurs, entre fréquences et longueurs d'onde,
tous s'y sont mis, de Newton à Scriabine, de Valensi à Xenakis, de Schönberg à Baranoff-Rossiné, de Fischinger à Blanc-Gatti, tous, jusqu'aux concepteurs de logiciels qui concoctent de charmantes boites noires : "input" musique "output" lumières ou images asservies au rythme, pour soutenir les oscillations des corps.....
Le feedback inverse apparaît aujourd'hui avec la synthèse graphique des sons. Dans tous les cas la liaison se doit d'être bien "lisible / visible" ou au moins bien assise sur un processus parfois complexe mais justifiable... J'allais écrire démontrable donc compréhensible. J'ignore si cette Correspondance des Arts a un sens mais elle est sans cesse visitée avec avidité à travers le concept d'interactivité et sa valse de signaux déclencheurs d'effets.

Mais nous savons bien que l'interactivité est un leurre, qu'il existe toujours un esclave et un maître et que l'un décide quand l'autre obéit.
Détruire cette relation, c'est se déconnecter pour mieux communiquer, laisser libre cours aux dialogues nés du hasard, se réjouir face aux accidents de synchronicité, rendre les incidents de parcours excitants, uniques.
Avec Quadri[+]Chromies nous avons choisi la juxtaposition, contre la connection :
Nous voulons faire éclater la Correspondance imposée par nos références culturelles, nous libérer de l'emprise du désir de compréhension pour mieux percevoir.
Nous voulons suggérer du sens à partir de rencontres sensorielles fortuites et rares.
Il s'agit, aléatoire oblige, d'une expérience chaque fois remise en cause.
Il s'agit d'une création non totalement maîtrisable entre le Musicien, le Plasticien, les Machines et des programmes minés par l'Aléatoire.
Nous sommes au début d'une exploration fragile et difficile......

B.C. & H.Z. 2002

 


 

BERNARD CAILLAUD


> Décédé en Juillet 2004, Bernard Caillaud, physicien de formation, se consacre à la Peinture et à la Photographie depuis le début des années soixante, puis passe à la création, par programmation, sur ordinateur au début des années quatre-vingt. Il travaille tout particulièrement sur les automates cellulaires qui sont pour lui des moteurs d'exploration visuelle irremplaçables.

> Poursuit simultanément des recherches sur la couleur et le son et des travaux sur la création temporelle algorithmique qui le conduisent, en particulier, à la Peinture Algocinétique : «Il s'agit ici d'établir des algorithmes marqués par l'aléatoire qui, sur une durée volontairement limitée (le programme tourne en boucle avec un compteur) donnent à voir l'identité sans répétition stricte. Il s'agit d'une des facettes de ma recherche sur les "tableaux temporels", commencée il y a plusieurs années sur ordinateur Amiga, qui insiste sur la perception de la couleur en évolution».

> Il est l'auteur de nombreux articles et de deux livres : "Couleur et Aléatoire" en 1988 et "La création numérique visuelle. Aspects du Computer Art" en 2001 aux éditions Europia-Paris.
L'œuvre de Bernard Caillaud a fait l'objet de nombreuses expositions tant en France (Honfleur, Caen, Rouen, Paris, Vitry, Grenoble, Ceret...) qu'à l'étranger (Pays-Bas, Etats-Unis, Belgique, Grande Bretagne, Ukraine, Canada, Cameroun, Tchéquie...).

> Il est par ailleurs l'auteur de nombreuses interventions, soit sous forme de conférences, soit sous forme de pièces audiovisuelles en projection (Caen, Paris, Strasbourg, Toulouse, Rouen, Portsmouth, Milan...). On retiendra notamment :


- Jacques Pasquier, documents Caen 1982
- Modulations Aléatoires Caen 1986
- Black Music, the Blues Yaoundé, Douala 1987
- Peinture et couleur numérique
- Palais de la Découverte Paris 1992
- Création NumériqueAléatoire Caen 1995
- Algorithmic Space Portsmouth 1998
- Aléatoires numériques Paris/Mulhouse 2001/2002
- Quadri[+]chromies Florence 2002


> A propos de sa dernière exposition (Aléatoires numériques) dans le cadre de la manifestation "Les Mondes lumière" qui a eu lieu à l'Espace Electra-Paris du 25/10/2001 au 17/3/2002 puis au Musée Electropolis de Mulhouse du 14 juin au 31 août 2002 :

«Son travail est scientifique en ce sens qu'il procède par tâtonnements et réajustement pour s'améliorer, dans un va-et-vient incessant entre le programme et l'écran (la théorie et l'expérience). Il est artistique en ce sens qu'il déploie des images d'une grande richesse et d'une parfaite cohérence interne (le style), et dont l'origine reste mystérieuse». Michel Ellenberger, Exporevue-- novembre 2001

«C'est à partir d'algorithmes mathématiques que sont conçus les tableaux d'Aléatoires numériques. C'est beau comme un scanner en couleur, impossible à décrire et vivement recommandé aux nuls en maths qui se sont toujours demandés à quoi pouvaient bien servir les équations variant de zéro à l'infini. Eh bien, ça sert à construire des fusées et à monter l'une des plus fortes expositions de la saison». A Nous Paris -n° 115 -semaine du 26 novembre au 2 décembre 2001

«Entre sciences et art, Caillaud joue, en créateur inspiré, des hasards et des possibilités , qu'on imagine infinies, des "bécanes". Le plus remarquable, c'est que, rapidement, la technique s'évanouit pour laisser place à la beauté». L'Alsace -14-08-2002.

> promotion & booking :
www.musicoperator.com

> voir aussi le site de bernard caillaud bcr-caillaud.org.